Ça m’a frappé de plein fouet. Depuis aujourd’hui, j’ai désormais vécu plus de temps avec Sébastien que sans lui. Ça fait 22 ans aujourd’hui qu’on s’aime. À 44 ans, je peux maintenant dire que j’ai plus vécu avec lui que sans lui. Ça correspond à la moitié de ma vie.
C’est quand même pas rien, je trouve. En tout cas, pour une fille dont le record de durée de relation avant de rencontrer Sébastien était de deux mois, je suis pas mal fière de nous! Certains diront sûrement pour nous taquiner (allô Daniel! 😆) que Sébas est vraiment bon de m'avoir endurée!
Mais la vérité, c’est qu’on ne s’endure pas, on s’aime. On se soutient, on s’encourage, on s’inspire, on s’admire, on se complète, on prend le relais, on se réconforte, on se confie, on se laisse de l'espace, on s'élève l'un et l'autre, on s'épanouit individuellement et ensemble, on s’écoute, on prend du temps pour nous et on ne se prend pas pour acquis.
Parce que même après 22 ans, même si on a fait la promesse, il y a bientôt six ans, de s’aimer jusqu’à ce que la mort nous sépare, on ne s’assoit pas là-dessus. On continue de mettre à l’horaire, quelques fois par année, des activités/moments de qualité ensemble et des week-ends de couple comme en fin de semaine au Domaine Renard.
Ces moments n’arrivent jamais par magie dans l’horaire. On doit les prioriser, les provoquer. Même, et peut-être surtout après autant d’années ensemble, on doit se reséduire. C’est pas toujours facile dans la routine familiale, le rythme effréné du travail et les obligations. La pandémie a laissé peu de place au couple, davantage à la famille et aux moments personnels, dans notre maison à tout le moins. Il nous a fallu se secouer pour reprendre nos bonnes habitudes et prendre du temps pour nous. De nous remettre au cœur de notre vie. Car à la base de notre famille, il y a nous.
Un jeune vieux couple?
Après 22 ans de relation, je pense que ça fait aussi de nous un vieux couple! Pas de façon péjorative mais si on a autant d’années au compteur de notre couple, ça veut aussi dire qu'on n'est plus aussi jeune qu'on pense l'être hein?! On peut bien se faire vouvoyer! On se rappelle tous les deux que lorsqu’on a connu nos amis Daniel et Karina, on a été impressionné par leur longévité de couple. On est maintenant rendu là. Et Karina et Daniel sont toujours ensemble! L’amour qui dure, malgré les hauts et les bas, c’est inspirant. Sébastien et moi avons tous les deux la chance d’avoir des parents qui sont toujours ensemble après plus de 52 et 45 ans de mariage. On a la démonstration et la preuve quotidienne que ça se peut, que c’est possible. On a envie d’offrir ce même modèle à nos trois filles. Pas juste de durer pour durer. Un modèle où il y a un amour vrai, sincère et non une simple habitude. Des parents qui, même lorsque le ton lève un peu ou s’impatientent, s’aiment quand même, se choisissent et se rechoisissent encore et encore.
Au fil des deux dernières décennies, Sébastien m'a dit régulièrement qu’à ses yeux, l'engagement ultime l'un envers l'autre, c'était d'avoir des enfants. Il me l'a répété particulièrement avant qu'il me demande en fiançailles, au moment où on avait déjà Juliette et Rosalie, et qu'il me fasse attendre un autre 10 ans avant qu'on se marie!!! Ce n’est pas pour rien que nos filles sont toutes nées hors mariage! On a même volontairement attendu que Béatrice, notre plus jeune, ait six ans afin qu'elles aient toutes les trois des souvenirs du mariage de leurs parents. On voulait que les fruits de notre amour puissent partager et vivre ce moment avec nous.
Le 14 juillet dernier, lors de notre voyage en famille dans l’Ouest américain, nous avons célébré nos cinq ans de mariage. Cette journée-là, nous sommes allés avec des amis au Parc national de Redwood à la frontière de la Californie et de l'Oregon. Dans cette forêt, les arbres ont plus de 1000 ans et sont gigantesques! Même les photos ne rendent pas justice à leur immensité.
Au travers ces géants, Sébas m’a offert un formidable cadeau. Ceux qui nous connaissent savent que c’est moi la photographe du couple, de la famille. Je documente et archive les petits et grands moments de nos vies. Mais ce jour-là, sans doute porté par la majestuosité des arbres, mon biologiste de mari a grimpé la montagne pour aller prendre une photo de moi, au travers le tronc d’un des arbres. Son amour au cœur des arbres et au cœur de l’arbre. 🥰 Est-ce qu’on appelle ça de la poésie forestière?
Courir après la lune
Le romantisme d’un biologiste, amateur d’astronomie, a son charme. Dans ce même voyage, lors de notre visite à l’Observatoire Griffith de Los Angeles, il m’a offert ni plus ni moins que… la lune! C’est plus grand que nature la lune. C’est pas évident d’être à la hauteur! J’ai lu les descriptions de toutes les phases de lune que je trouvais belles. J’hésitais. J’ai d’abord choisi la Nouvelle Lune, notamment pour sa couleur bleue. Mais lorsqu’on attendait notre autobus de tour guidé, je suis revenue sur ma décision. « Je me suis trompée, c’est la Pleine Lune que je veux! » L’autobus arrivait d’une minute à l’autre et Sébas m’a dit que je n’avais pas le temps. Moi, dans ma tête, j’ai toujours le temps (hein les filles?!! 😉). Je suis partie à la course pour retourner au magasin, à 30 degrés Celsius, et j’ai expliqué à la fille de la boutique que j'étais dans la lune (!), que je m'étais trompée et que je voulais la Pleine Lune à la place. En sautillant sur place, je regardais ses gestes lents qui procédaient à l’échange, habitée par la peur de manquer mon autobus! Dès l’échange complété, je suis repartie à la course en espérant ne pas avoir retardé tout le groupe et fait honte à ma famille. Hé bien, la seule fois de la journée que l’autobus a été en retard, ça été à ce moment-là! J’ai eu une bonne étoile!
Après tout, ce n’est pas tous les jours qu’on a rendez-vous avec la lune! Mais maintenant, ce rendez-vous est quotidien car la Lune offerte par mon amoureux est à mon cou en permanence. 🥰
Mon intention avec ce texte aujourd’hui n’est pas de « show off » mon couple comme diraient nos filles. C’est plutôt de célébrer cette nouvelle étape de notre amour, de regarder le chemin parcouru et de continuer de rêver aux années à venir. Quand on s’est rencontré au Brise-Bise de Gaspé, rapidement on s’est donné comme objectif de battre mon record de relation de couple. Bon, deux mois, ça a été facile! Après on s’est attaqué au record de Sébastien : quatre ans. C’était un gros step, surtout pour la fille carriériste que j'étais et qui ne voulait pas s’attacher. On l’a fait!
Et maintenant, pour que l'homme de ma vie puisse avoir vécu plus de temps avec moi que sans moi, il faudra s’aimer encore au moins six ans! Ça nous amène donc en 2030. D’ici là, j’ai hâte de voir combien de kilomètres on aura couru et marché main dans la main, combien de voyages on aura fait, combien de rêves on aura réalisé, combien de soupers et de week-ends en amoureux on aura provoqué, etc. J’ai déjà hâte! 🥰
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